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:: Les pavillons de la Biennale

mardi 28 février 2006
 
Un siècle d’architecture : rendez-vous obligé des peintres, des galeristes, des critiques et des chasseurs d’art, la Biennale attire 700 000 visiteurs par an. La Biennale existe depuis 1895. Chaque pays représenté - une trentaine au total - dispose d’un pavillon dans lequel il expose les dernières oeuvres de ses créateurs. Conçus par des architectes de talent, ces pavillons nationaux, illustrent, le long des allées des Giardini, les différentes tendances artistiques du 20e siècle.

Défense et illustration de la création contemporaine

Créée à l’instigation du maire de Venise Riccardo Selvatico, cette exposition d’art moderne fut inaugurée en 1895. Côté art, les débuts, sous la présidence de Gustave Moreau et de Puvis de Chavannes, furent plutôt "académiques". Dans les années 1920, les commissaires accueillaient les constructivistes russes tout en gardant les yeux rivés sur les impressionnistes français. Mais en matière d’architecture, les partis pris étaient nettement plus audacieux. Et en dépit des polémiques et des difficultés financières, chaque pays put construire son pavillon à son idée.

Une image nationale

Les premiers pavillons reflètent bien le souci des participants d’affirmer leur image nationale. Ainsi la façade du pavillon espagnol s’affirmait comme une reprise du baroque castillan. Tandis que le pavillon tchécoslovaque se voulait résolument cubiste, l’américain néo-palladien et le belge symboliste. Le plus pittoresque, assurément, était le pavillon hongrois, qui mariait avec bonheur le style Sécession et la tradition rurale magyare, avec ses décors en céramique de Zsolnay (malheureusement, la démolition du toit a altéré l’aspect originel au point de rendre méconnaissable le chef-d’oeuvre de Géza Maroti). Au fil des ans, les édifices se firent plus ludiques : il y eut des pavillons pliables, avec des baies vitrées et des cloisons pivotantes, un pavillon islandais qui jouait les bungalows de bord de mer, tandis que les arbres perçaient avec insolence la voûte du pavillon des pays nordiques.

Les pièces maîtresses

Incontestablement, les plus beaux et les plus intéressants sont les pavillons de l’Autrichien Josef Hoffmann (1933) - construit en 30 jours et restauré par Hans Hollein -, du Finlandais Alvar Aalto (1950), de Carlo Scarpa (Venezuela, 1952) ainsi que le pavillon du livre Electa (James Stirling, 1991), tous deux inspirés de l’architecture navale.

Quelques scandales

Nombreux sont les scandales qui ont agité les Biennales de Venise. Le premier date de 1910. Le commissaire de l’époque avait décidé de décrocher une toile de Picasso qu’il jugeait trop choquante. Puis, ce fut le patriarche de Venise qui demanda le retrait d’une oeuvre, assez banale au demeurant, de Giacomo Grosso. En 1960, Fautrier se querella avec le directeur de la galerie qui exposait Hartung. En 1964, la remise du Grand Prix à l’artiste américain Rauschenberg provoqua un véritable coup de tonnerre. La presse, ulcérée, parla d’un complot de la CIA...